Ruta Tannenbaum
Titre origine  Ruta Tannenbaum
Compl. Titre  roman
Auteurs   Jergovic, Miljenko (Auteur)
Grujicic, Aleksandar (Auteur)
Edition  Actes Sud : Arles , impr. 2012
Collection   Lettres balkaniques
Collation   311 p. 1 vol.
Illustration   couv. ill. en coul.
Format   24 cm
ISBN   978-2-330-00238-1
Prix   23 EUR
Langue d'édition   français
Langue d'origine   Croate (bosniaque)
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Réservation
SiteNuméroCoteSection / LocalisationEtat
Médiathèque Bouray 1086529109515 R JER ADULTE / Disponible
Résumé : Il est fort probable qu’à l’avenir, l’histoire littéraire croate (ou bosniaque ou, simplement, balkanique) se souvienne de ce phénomène exceptionnel : en quatre ans, Miljenko Jergovic a écrit quatre livres d’une puissance saisissante, tout à fait différents les uns des autres, aussi bien formellement que thématiquement : Le Palais en noyer (2003), Inshallah, Madona, Inshallah, (2004), Gloria in excelsis (2005), Ruta Tannenbaum (2007) ; sans compter son recueil poétique Un Turc à Agrame. Cela ne fait nul doute, il s’agit d’une entreprise littéraire d’une envergure exceptionnelle, réaffirmant le talent et la force créatrice d’un écrivain majeur. Si les œuvres précédentes de Miljenko Jergovic avaient une forme ramifiée, très marquée par la digression (à l’exception de Buick Riviera), Ruta Tannenbaum présente une narration plus serrée, plus linéaire : il s’agit du destin de deux familles zagréboises, l’une catholique et l’autre juive, dans le même immeuble et durant la même période (1932-1942). Leurs histoires entremêlées occupent le devant de la scène, tandis que de brèves touches factuelles dessinent adroitement le cadre historique. C’est l’intimité de ses personnages que Jergovi? veut sonder et c’est là que réside la véritable gageure du roman. La jeune Ruta, la “Shirley Temple croate” (en partie inspirée de la figure historique de Lea Deutsch) absorbe, imite, restitue ce qui l’entoure avec un tel talent qu’elle va vite devenir, malgré son jeune âge, une vedette du Théâtre national croate. Mais peu à peu, elle révèle au lecteur des traits de caractère qui lui ôtent toute aura de future victime (son destin est annoncé dès le prologue, elle va connaître la déportation) : elle se montre hautaine, imprévisible, capricieuse, voire sadique. Son père, Salamon Tannenbaum, est probablement le personnage le plus abouti que Jergovic ait jamais imaginé : profondément marqué par le mépris de soi, cet individu insignifiant se transforme en brute redoutable dès qu’il adopte une autre identité, en l’occurrence celle d’un aristocrate catholique imaginaire. Ce dédoublement de la personnalité est vécu par Salamon dans un mélange paradoxal d’angoisse et de jubilation. Dans l’évocation de ses peurs et son assassinat dans les rues de Zagreb, Jergovic atteint le sommet de son art. Les exemples d’accomplissement littéraire sont foison dans ce roman et notamment la description du déclin physique et social du grand-père de Ruta, Abraham Singer

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